réglements de compte [PV Shige]

Yamapi était vert de rage alors qu'il marchait dans les dortoirs de la Family House en direction de la chambre de Shige. Il avait entendu une rumeur selon laquelle Shige avait embrassé Maki et lui avait avoué son amour pour elle. Sous le coup de la surprise, il s'était transformé en une machine à tuer et traçait désormais son chemin jusqu'à la cible à abattre. Il tambourina à la porte un moment. Lorsque celle-ci s'ouvrit, il bondit et prit Shige par le col et le plaqua contre un mur. Sa voix était rauque.

- Kisama ! (enfoiré !) J'aurais jamais cru ça de toi ! T'es vraiment la pire pourriture qui soit !

Il respirait fort et tentait difficilement de reprendre son souffle. Les sentiments de colère, de déception et de chagrin se mêlaient en lui si bien qu'il ne savait plus lequel de ces sentiments exprimer. Il claqua encore un coup Shige contre le mur en le regardant d'un air mauvais.

- Alors t'as cru pouvoir jouer le malin en te pavanant avec la copine du leader du groupe ? Tu veux tout me prendre c'est ça ? Tu crois que tu peux jouer comme tu veux avec les gens ? Je te faisais confiance, pu**in ! Maintenant ça ne parle que de ça dans les couloirs !

Il lui colla un pain dans la figure avant de le lâcher à terre et de s'assoir sur le fauteuil et de se mettre la tête entre les mains. Il était perdu, alors que ses pensées étaient dirigées vers Maki, qu'il aimait plus que tout et qu'il avait peur de perdre. Son coeur lui faisait plus mal que jamais. Il murmura :

- Pourquoi... Pourquoi tu nous fais ça...

Il laissait désormais place à la tristesse et la douleur qui l'envahissaient rapidement. Les larmes commencèrent à couler à flots alors qu'il tapait du poing dans le mur à droite du canapé et qu'il criait sa douleur.

*Il regardait par la fenêtre les fans qui s'agglutinaient au bas des dortoirs, attendant desespéremment un signe de leur part... mais lui, il ne voulait pas sortir de sa chambre, il n'en était pas sortit d'ailleurs depuis que Ryo-sama l'avait consolé... il avait peur de croiser Maki ou Yama dans un coin du studio... il s'était fait porter pâle prétextant une gastrop catastrophique qui tenait les gens éloignés de lui, comme il se sentait seul...*

- Je sais que j'ai été stupide Kei... je sais... je sais... oui je sais... j'ai pas réfléchit j'ai.... eu... si mal au coeur quand elle me l'a dit... je sais... je sais... je... j'te r'appelle Ko', on toque à la porte, ça doit être Kame qui m'apporte mon script... bye...

*Il raccrocha et resta prêt de la fenêtre lui disant simplement d'entrer, mais à vrai dire il ne comprit rien de ce qui se passa par la suite, il ressentit juste une vive douleur à l'arrière de son crâne et avait l"impression qu'il ne touchait plus le sol, quand il ouvrit ses yeux, il vit le regard noir de Yama et les referma de suite... appeuré, douloureux, et coupable... c'était sa faute aprés tout alors autant assumer. Il sentit un nouveau coup lui fracasser le crâne, puis un poing s'arrêtant sur son visage, il avait le goût du sang en bouche, et tomba à genoux au sol quand il le lâcha. Il vit le sang perler, et tomber sur le sol... il n'aurait su dire si c'était son nez ou sa lèvre qui saignait... il n'aurait su le dire... il n'osait pas regarder, ni lui ni Yama... il restait là, incapable de bouger, honteux de ce qu'il était l'écoutant parler, l'écoutant taper, et hurler... il ne bougeait pas*

- Je n'ai pas d'excuses à te fournir... je n'ai pas d'explications à te donner... je l'aime... j'ai agit par peur de la perdre c'est tout...

*Il prit son sweet, et l'ôta, restant en t-shirt, il s'épongea le visage d'où le sang coulait avec abondance, la tête commençant à le tourner.*

- Je ne voulais pas me pavaner... je voulais juste... lui... dire...

*Les larmes commençaient à couler sur son visage, il serrait son sweet contre ses lèvres s'attendant à recevoir d'autres coups... il était prêt, il les attendait... sans broncher, sans rien ajouter*

Yamapi était à bout de souffle, complètement fatigué. Il avait déversé toute sa colère, toute sa douleur et toute sa tristesse d'un coup, et il ne sentait plus ses bras, ni ses jambes. Il essuya les quelques larmes sur son visage et écouta les paroles de Shige. Il avait l'air totalement dévasté et le sang coulait de sa bouche. Pi-kun se releva doucement et se dirigea vers la fenêtre, encore sous le choc. Il murmura d'une voix éteinte.

- Elle a réagit comment ?... Elle était contente ? Triste ?... Ou gênée peut-être ?... Et toi sa réaction... ça t'a fait quoi ?

Toutes ces questions se bousculaient à la sortie de sa bouche sans qu'il sache pourquoi. Il se retourna vers Shige et le regarda dans les yeux.

- J'aurais pas dû y aller aussi fort... j'ai pas réfléchit... désolé... quand à savoir si tu cherchait à me nuire ou pas... je sais pas quoi croire... mais on va dire que je te laisse le bénéfice du doute... parce qu'on commence à bien se connaitre tous les deux... parce qu'on est amis et que je t'ai donné ma confiance... alors comme on est amis je vais te poser une question : Est-ce que tu aimes Maki, vraiment ?

Il sortit un mouchoir et le tendit à Shige.

- Essuies-toi ça... tu fais peur à voir.

Pi-kun ne comprenait pas. Il n'arrivait pas à en vouloir à Shige. Ça aurait été un inconnu, le gars aurait certainement fini à l'hosto car Tomo ne se serait pas arrêté... mais là c'était Shige, un ami.

*Il prit le mouchoir et s'essuya sa lèvre coupée... il cracha un peu de sang ensalivé... il avait mal, mais pas à son écorchure, non, il avait mal au coeur, il était meurtri... blessé, honteux, il se sentait mauvais, il s'en voulait, il était toujours à genoux, et il se redressa encore pris d'un vertige, il s'aggripa au premier meuble venu, il avait les larmes aux yeux et n'osait pas le regarder. Il s'écoeurait presque d'attirer la sympathie de son leader... Il aurait mérité de finir avec des côtes cassés... bien sûr qu'il l'aurait mérité, il écouta tout ce qu'il lui dit sans broncher, il se souvenait de la moindre de ses paroles, et la moindre des choses aurait été de lui dire la vérité... quitte à ne plus faire partit des News*

- Je vais essayer... de répondre à toute tes questions.

*Il se mit assis le vertige s'intensifiait comme son rythme cardiaque, il devait être pâle, et affreux à voir, il ne le regardait toujours pas, il n'osait pas le regarder.*

- Je ne crois pas qu'elle était heureuse, elle était gênée, et elle m'a clairement dit qu'elle t'aimait, elle devait être triste, car elle a perdu son confident. Sa réaction m'a meurtrie, en même temps je ne pouvais pas l'empêcher d'être un peu heureux de savoir qu'elle t'aimat à se point, là c'est beau l'amour... et voir Maki heureuse est plus important que tout au final.

*Il vit les lèvres de Tomi bouger et réagit de suite.*

- Ne m'interrompt pas, laisse moi finir, et aprés, tu aurais tout le loisir de me frapper.

*Il inspira doucement malgré la douleur qu'il ressentait dans sa poitrine.*

- Je n'ai pas fait ça pour te nuir, quand elle me l'a dit, j'ai uniquement pensé à Maki, pas à Horikita Maki, pas à l'actrice pas à la célébrité, j'étais un homme amoureux sur le point de perdre celle qu'il aimait définitivement... je suis toujours un homme amoureux.. cette franchise risque de t'énerver, mais je te dois la vérité. Est ce que j'aime vraiment Maki ?j'en suis fou amoureux...

*Il ne savait pas comment le jeune leader réagirait à ses mots, à ses paroles... peut importe si il finissait avec des côtes brisées, il lui devait cette honnêteté, en souvenir de leur amitié, de tout ses moments passés, il lui devait bien ça...*

- Je sais que tu es déçu... que ce que j'ai fait te répugne... c'était un geste desespéré... ce n'était pas calculé, j'ai juste voulu lui montrer comme je l'aimais...

*Il ferma ses yeux attendant le coup de poing qui le sonnerait une fois pour toute, il l'attendait sans bouger, tamponnant toujours sa lèvre pour qu'elle s'arrête de saigner.*

Yamapi était à bout de souffle. Non pas à cause du coup qu'il avait porté au pauvre Shige mais à cause de toutes ces émotions qui commençaient à l'étouffer. Il se tint la tête entre les mains et tenta de reprendre ses esprits. Il entendit les réponses de Shige. Il était honnête, ça s'entendait dans sa voix. Lorsque celui-ci eu finit de répondre, Tomo releva la tête de ses mains et le regarda, l'air perdu. Il allait dire quelque chose à un moment donné mais Shige ne lui en laissa pas le temps. Pi-kun prit la parole, la voix éteinte.

- J'allais te dire quelque chose à l'instant... et je vais te le dire maintenant. Je suis un crétin, clairement. Je ne me suis rendu compte de rien... jamais. Et là j'apprends la nouvelle et je ressens le besoin de... de t'en vouloir. Tu comprends... toute cette colère... cette tristesse et cette douleur... j'avais besoin... de la laisser sortir. Du coup, je t'ai fait ça. J'en suis pas fier surtout que tu ne te défends même pas. C'est injuste franchement... t'es tellement gentil qu'il est impossible de t'en vouloir. Au final c'est moi le méchant de l'histoire.

Sa voix s'éteint alors un moment avant de reprendre, articulant difficilement ses mots, la gorge sèche.

- Tu l'aimes... ça se voit. Et je devrais pas me plaindre puisqu'au final elle est avec moi, elle m'a choisi. Pourtant cela ne veut rien dire car je ne la mérite peut-être pas encore tout à fait. Je dois la rendre heureuse pour la mériter, et je compte bien tout faire pour ça. Mais le fait est que tu sais aussi rendre les gens heureux, sûrement plus que moi. Alors d'une certaine manière... tu es peut-être encore dans la course... je sais pas. Je ne te frapperais pas, tu ne me répugnes pas. En fait là je me répugne moi-même de ma réaction... gomen.

Il ne savait pas quoi ajouter. Il détourna le regard et repensa aux mots de son ami, si sincères, si purs. Il ne parlait que de Maki, n'avait pensé qu'à elle en faisant ce qu'il a fait. Il était ébloui par la même lumière que Yamapi.